Epitre aux jeunes acteurs pour que soit rendue la parole a la parole
Entre l’enfant qui prête serment
L’ENFANT QUI PRÊTE SERMENT
Je prendrai mon visage et je e déchirerai chaque fois qu’il me trahira.
S’il faut mourir, j’en mourrai.
Je frapperai à la porte avec tout ce qu’il me reste de force.
Je ne laisserai pas l’esprit pleurer sous la cendre.
Je serai le compagnon de tous ceux qui tombent.
Quand la Parole se posera sur mes levres je fermerai les yeux.
Je laisserai à toute effraction du possible mes projets d’avenir.
Je sacrifierai ce qu’il faut sacrifier, je couperai joyeusement ma main droite
et j’aurai la certitude qu’une nouvelle main viendra pousser sur le moignon.
Je n’aurai plus pour maison que ma soif de sens.
Je désignerai des poètes, je rendrai à mes frères le gout d’être poète, je créerai
de nouveaux poétes,
je ne laisserai pas mourir le théâtre
je ne laisserai pas mourir le théâtre
je ne laisserai pas mourir le théâtre
EN TRAGÉDIE
Pauvre exalté, crois tu que ces chemins existent encore? Ou, dis moi, renifles
tu encore l’odeur des dieux enfuis?
L’ENFANT QUI PRÊTE SERMENT
J’ai entendu un camarade, il chantait d’une voix brutale, il chantait un
chant nouveau dans la langue ancienne, je crois en lui.
EN TRAGÉDIE
C’est assez?
L’ENFANT QUI PRÊTE SERMENT
Oui. Nous sommes deux, nous sommes deux camarades et c’est assez
pour que l’esprit vienne.
EN TRAGÉDIE
Ou est il ce camarade, il n’est pas avec toi?
L’ENFANT QUI PRÊTE SERMENT
Je l’ai entendu, mais j’ai perdu sa trace, laisse moi un printemps ou deux,
je le retrouverai.
olivier PY par Bachir…
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