Je devins un opéra fabuleux : je vis que tous les êtres ont une fatalité de bonheur : l'action n'est pas la vie, mais une façon de gâcher quelque force, un énervement. La morale est la faiblesse de la cervelle.
À chaque être, plusieurs autres vies me semblaient dues. Ce monsieur ne sait ce qu'il fait : il est un ange. Cette famille est une nichée de chiens. Devant plusieurs hommes, je causai tout haut avec un moment d'une de leurs autres vies. [...] Lire la suite
Ne plus écrire enfin attendre le signal Celui qui sonnera doublé de mille octaves Quand passeront au vert les morales suaves Quand le Bien peignera la crinière du Mal
Quand les bêtes sauront qu'on les met dans des plats Quand les femmes mettront leur sang à la fenêtre Et hissant leur calice à hauteur de leur maître Quand elles diront : "Bois en mémoire de moi"
Quand les oiseaux septembre iront chasser les cons Quand les mecs cravatés respireront quand même Et qu'il se chantera dedans les [...] Lire la suite
Je voudrais pas crever Avant d'avoir connu Les chiens noirs du Mexique Qui dorment sans rêver Les singes à cul nu Dévoreurs de tropiques Les araignées d'argent Au nid truffé de bulles Je voudrais pas crever Sans savoir si la lune Sous son faux air de thune A un coté pointu Si le soleil est froid Si les quatre saisons Ne sont vraiment que quatre Sans avoir essayé De porter une robe Sur les grands boulevards Sans avoir regardé Dans un [...] Lire la suite
Voici un texte de Georges Perec (qui était un Oulipien au passage...) que j'ai lu récemment et qui m'a fait penser à tout ce que je pense de la posture que l'artiste doit avoir par rapport à la vie, et a fortiori le comédien:
"Ce qui se passe vraiment, ce que nous vivons, le reste, tout le reste, où est-il? [...] Lire la suite
L'ENFANT QUI PRÊTE SERMENT Je prendrai mon visage et je e déchirerai chaque fois qu'il me trahira. S'il faut mourir, j'en mourrai. Je frapperai à la porte avec tout ce qu'il me reste de force. Je ne laisserai pas l'esprit pleurer sous la cendre. Je serai le compagnon de tous ceux qui tombent. Quand la Parole se posera sur mes levres je fermerai les yeux. Je laisserai à toute effraction du possible mes projets d'avenir. Je sacrifierai ce [...] Lire la suite
Les rayures de tes os me lacèrent le dos et j'entends dans ton coeur la douleur de tes mots, Je navigue à ta guise entre tes veines amples et ta robe de laine remonte vers tes jambes... Je suis peut-être ailleurs que dans le fond du ventre mais je viens dans ton coeur sauf quand tu me dis "entre", Je vois ton extérieur et j'assume les doutes que ton cerveau émet quand tu les fabriques toutes ; Toutes ces idées folles de mon idéal alors que je suis là dans ton corps [...] Lire la suite
"The head is full The man say “we” I’am so cruel The corpse empty I can’t say love I can’t say feel I just say “Bye” I can say kick I can say fuck I just say “shit” I am so strayed You are so bright You give me light I give you dark I can say sad I can say lost I’m not so glad I can’t be more I can’t do that I’m just so lost And just say “why” I don’t have strength And no more wit I don’t have heart But just pain in." (Lien Chant [...] Lire la suite
"Une vie, une vue, vaut bien le coup d’être vécue. Je me déguise et n’pense pas être reconnue. Et je me trompe comme d’habitude. Car j’me cache et m’crash derrière cette image. Oui, mon dedans est tout pourri, à la poubelle je dois tout mettre. C’est trop facile car j’crèche ici. J’ai pas choisi mais c’est tant pi. Mon corps est vide et plein d’oubli, mais là où je suis ça on le fuit. Les mots qu’on pense qu’on ne dit pas, ceux qui frôlent l’odeur du caca. Je suis pourrie et bien tant pi, quelle importance je suis outrance. [...] Lire la suite
"Il y a menace sur l'intime. Le territoire de l'intime pourrait se définir simplement : c'est la possibilité du caché. Qu'il y ait, face au monde, un lieu du sujet, un lieu qui soit son lieu, où il puisse se soustraire au regard de l'Autre, à sa volonté de transparence, c'est-à-dire à sa volonté de réduire l'homme à une chose, livré entièrement dans sa vérité à son regard extralucide. L'intime est le lieu où l'homme ne serait pas cet être diaphane. Un lieu aussi où le sujet hors de tout regard peut se regarder lui-même. [...] Lire la suite
"Qui es-tu ? celui qui a vu le diable, qui es-tu ? j'essaie de le dire : je rentrais une nuit par le grand jardin avec le sac d'école sur le dos, je vis un homme sous le réverbère le dos tourné, je m'approchais de lui, il tourna la tête seulement la tête, il avait la peau rose et pelée et des yeux bleus, j'ai lâché mon sac et je me suis sauvé en courant jusqu'à la maison, j'essayais de le dire ; qui es-tu ? [...] Lire la suite
Je forme une entreprise qui n'eut jamais d'exemple et dont l'exécution n'aura point d'imitateur. Je veux montrer à mes semblables un homme dans toute la vérité de la nature ; et cet homme ce sera moi. Moi seul. Je sens mon cœur et je connais les hommes. Je ne suis fait comme aucun de ceux que j'ai vus ; j'ose croire n'être fait comme aucun de ceux qui existent. Si je ne vaux pas mieux, au moins je suis autre. [...] Lire la suite