Féminité
Les rayures de tes os me lacèrent le dos et j’entends dans ton coeur la douleur de tes mots,
Je navigue à ta guise entre tes veines amples et ta robe de laine remonte vers tes jambes…
Je suis peut-être ailleurs que dans le fond du ventre mais je viens dans ton coeur sauf quand tu me dis « entre »,
Je vois ton extérieur et j’assume les doutes que ton cerveau émet quand tu les fabriques toutes ;
Toutes ces idées folles de mon idéal alors que je suis là dans ton corps et ce mal…
Il n’est rien d’évidence il n’est que le sentir alors sens ma présence et je pourrais partir
Partir loin de ta chair partir hors de ton corps, sortir de tes viscères et ton coeur qui me mord
Il me mord de douleur et d’amour enlacés, alors que puis-je faire, sinon vouloir rester ?
Tu m’emprises à l’inverse, et bien contre ton gré, j’attise la perverse et malheureuse idée
Que tu m’aimes à travers l’envers et contre tout, même si le mal que j’ai te fait fuir à genoux
A genoux devant moi, moi qui suis dedans toi, et toujours ta robe qui remonte à tes jambes…
Prends tes jambes à ton cou, et mes pieds à ton coeur y étaleront leur boue pour te sertir de peur :
Peur de ton abandon, qui donne à voir ton âme, délibérement nue et qui t’appelle « femme »,
Et encore cette robe montant jusqu’à tes jambes, moi qui navigue ample en ton réseau meurtri
Qui devient un étau quand je m’immisce au ventre, peinée par ces organes atrophiés et pourris…
Malgré cette prison que tu me crées violente, oui je les sens tes jambes et ta robe y compris,
Et je porte toujours ta honte sur mon dos, ta honte de moi-même que tu jettes et flagelles
Avec tes propres os. Et malgré leurs rayures qu’infligent mes blessures qui brûlent et s’amoncellent,
Il n’y a même pas de sang entre cet interstice de ta robe à tes cuisses et je reste pourtant.
Claire b.
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