sans commentaire…
Jamais le « désir de théâtre » n’a été aussi présent et multiple dans le pays de démocratisation culturelle. Et dans le même temps, jamais la culture n’aura été aussi violemment ébranlée que durant la décennie écoulée. La situation des écoles de théâtre et… de danse illustre parfaitement cet apparent paradoxe. la logique des maîtres, largement discrédités et soupçonnés, considérés comme la trace d’un monde dépassé, et pour tout dire autoritaire, voire réactionnaire. En liquidant les maîtres, c’est toute possibilité d’héritage qui se trouve du même coup interdite, remplacée par une logique d’universitarisation de l’enseignement théâtral, par l’accumulation de modules de compétences sans véritable lien organique. Et c’est l’autre symptôme grave de cette crise de la transmission : l’état catastrophique dans lequel sont maintenues les universités françaises, méprisées par les élites comme une sous formation, supplantée par les grandes écoles pour reproduire les classes dirigeantes de la nation, et reléguée au rang de salle d’attente pour occuper les corps et l’esprit de milliers de jeunes qui pendant cette « occupation » ne viennent pas alourdir les statistiques hautement sensibles du chômage. L’un des moyens immédiats pour comprendre le dramatique effondrement de l’université nous est donné par les enseignements artistiques qui y sont censément délivrés, dans les départements d’ « Arts du spectacle » (théâtre, danse, cinéma) qui émaillent le territoire. Au lieu de favoriser l’exercice de la pensée par l’introduction réelle d’un corps étranger (et la triple expérience de la scène, du corps et de l’image en est un, c’est le moins que l’on puisse dire), tout est fait pour que la rencontre de la théorie avec la pratique n’ait lieu que de manière biaisée, formelle et parfaitement vaine. Dans un contexte riche en questions, on sent bien que les différentes écoles de la scène cherchent à prendre position. Il leur faudra en effet trancher dans les contradictions : maîtres ou professeurs, écoles ou universités, technique ou création ? Le paysage des écoles est porteur de promesses autant que d’inquiétudes. Et l’époque, pleine de tiraillements entre l’offre généreuse et un horizon d’attente pour le moins brouillé, est sans aucun doute propice à la réflexion commune. Bruno TACKELS (mouvement, Extrait) tant de choses à dire mais surtout tant de choses à faire… au LFTP nous avons décidé de « faire » pour « dire ». chercher, créer, montrer.
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