“L’école est inutile, elle ne promet nul débouché ; elle n’est ni une pépinière ni un vivier. Son objet est l’exercice.” Le théâtre ne s’apprend, peut-être pas, au dire de certain, mais le jeu, oui. À l’heure du tout méthode, le LFTP propose une pédagogie qui place la créativité comme moyen principal, et s’attache à développer la recherche et la curiosité de chaque élève. Savoir proposer. Pouvoir composer avec un metteur scène, un auteur. Pouvoir restituer de tout son corps le texte. Agir dans le sens du texte, pour engager son corps, pour raconter. Il faut laisser le champ aux propositions qui exaltent la vie. Axer le travail sur l’observation des comportements et en finir avec une définition rigide des rôles et des caractères pour ne plus entendre “ce personnage c’est ça ou encore ça…” mais plutôt par l’étude des comportements définir et chercher les signes identifiables par les spectateurs. Se poser les questions pour être lisible.
Pas de méthode, mais une technique : répéter les gammes, découvrir la mécanique dramatique, jouer de toute son énergie, la maîtriser pour la canaliser et la distribuer. C’est formidable une technique dit Michel Bouquet. Oui c’est formidable une technique car c’est par elle que la liberté de jouer vient, par elle que l’acteur, solide avec ses outils, peut aisément composer et ainsi avoir la pleine possession de ses moyens. Atteindre la virtuosité ou en tout cas la rechercher en étant solide dans son corps et en laissant transpirer le vivant. Le LFTP place l’élève en perpétuelle “observation” du monde qui l’entoure : “se mettre face au monde”. De l’énergie la plus commune à celle la plus singulière, ce dernier s’attardera à en comprendre les mécanismes, les analyser (c’est là qu’intervient l’étude psychologique… ce qui est en tout différent du “jeu psychologique”) pour les restituer en les sublimant.
On ne peut se sentir libre et développer son aisance scénique que si l’on possède la maîtrise (l’entraînement amène la maîtrise). Pour exploiter son potentiel il faut se sentir en confiance. Pour se sentir en confiance il faut voir le plateau comme un lieu positif de recherches et non pas comme endroit de souffrance. Le LFTP tâche de développer chez chacun les outils personnels qui consolideront la confiance, de fait la présence scénique et seront une aide considérable au travail imaginaire… Si l’on travaille avec son corps il faut être bien avec lui. Enlever les résistances. Garder la notion de jeu, jouer, jouer à jouer, jouer pour jouer… Et pour finir sur une phrase de Vitez que je partage “le théâtre mon petit père ça se fait pas avec la tête, ça se fait avec les tripes”.
Maxime Franzetti
Maxime Franzetti